Alors forcément, si tu prends les accents d’origine étrangère… Là oui. Mais sinon, je n’ai jamais perçu le moindre accent dans la manière de prononcer des mots entre Parisiens, ni même avec certaines autres villes françaises. Par contre, quand je vais en Normandie, je ne comprends rien.
Alors, l’accent « social », je ne vois pas où tu veux en venir. Je suis d’une famille d’immigrés défavorisée, j’ai grandi dans une cité connue pour ces nombreux trafics de drogues et meurtres où j’y ai été scolarisée. A part le niveau de langue, je ne vois absolument pas ce qui me différencie des richous du 16e. J’habite dans une ville de gros riches bourgeois et quand je dis que j’ai vécu 24 ans en cité, ils me disent tous que ça ne se voit/entend pas. Donc à part l’accent des jeunes maghrébins, je ne vois pas trop, besoin qu’on éclaire ma lanterne.
Qu’on ait un accent, je le concède volontiers, mais que tu n’y comprennes « rien », faut m’expliquer!
J’irais pas jusqu’à dire que c’est un accent de filles faciles Koelnerin, mais plutôt un accent de secrétaire: « ah ouiiiichhhhe, il reviendra que dans une heuuurhan »
Les vrais vieux Normands, les voisins de ma grand-mère, ils ont un accent tellement prononcé que je ne comprends que 2 mots sur toute la phrase. Je dis oui mais je comprends rien.
Avec l’école, c’est plus le français « standard » qui est enseigné donc les enfants ont moins d’accent. Mon copain est Normand et il n’a presque pas d’accent. A part « t’veux un cou’d’cid’ ? » « eul chien est sul canapé » qui me fait bien rire des fois.
Ah, oui, cette chuintante, elle m’a toujours étonnée (et d’une certaine manière fascinée). J’ai même parfois essayé de l’imiter (mais c’est un peu ridicule, non? ). Non, je plaisante…
Si tu considères que les normands (ou peu importe la région) ont un accent, ça veut dire que toi aussi tu en as un. C’est juste une question de perspective.
Je ne parle pas du niveau de langue mais de certains traits caractéristiques dans la prononciation. Par exemple, dans les quartiers populaires, les gens ont une légère tendance à prononcer des affriquées /ts/ /dj/ à la place des /t/ et /d/ (ex /tsa/ au lieu de /ta/) ainsi qu’à accentuer en début de mot. Regarde L’esquive, tu vas vite comprendre.
Dans les beaux quartiers, on a tendance à allonger les voyelles finales.
Evidemment, ça ne s’applique pas à absolument tout le monde. Je viens moi aussi d’un quartier très populaire et ai cependant une prononciation du français très standardisée…
+1 avec Mislep… on n’entend pas son propre accent, on entend toujours que celui des autres (je ne parle pas de l’accent d’un étranger, comme moi je l’ai en parlant allemand, c’est une autre chose ) Mon accent « bordeluche » je ne l’entend pas, mais il fait tordre de rire mes cousins « ch’ti »… et dans le même temps, je me tords de rire à entendre leur accent…
par contre, en ce qui concerne la prononciation, y’a un truc qui m’énerve, qui n’est pas l’apanage d’un parisien, mais l’apanage des gens de radio et de télé, c’est par exemple de dire : et maintenant voici « CaloDgéro »… au lieu de « calogéro »… jamais je ne comprendrais pourquoi ils prononcent un « g » qui n’existe pas…
On a tous un accent par rapport aux autres. Mais on parle d’accent par rapport à une norme : le français « standard », qui s’étend de Rennes à Nancy.
L’accent suppose qu’on peut savoir d’où vient une personne en l’entendant parler. Et comme la très grande majorité des parisiens n’ont pas l’accent « parisien » (ça veut dire quoi accent parisien ? accent prout-prout du 16e ou accent des cités ?). D’ailleurs, pour l’accent un peu bizarre des cités, je suis d’accord qu’on l’entend, quoi que concentré sur une certaine population ethnique. Pour l’accent du 16e, mouais. C’est plus de la caricature dans les films qu’autre chose. J’ai fait mes études dans le 16e, je n’ai jamais vu de « Charles-Henri » en puissance.
De plus, j’ai demandé à des amis de Tours s’ils me trouvaient un accent à mes amis parisiens et moi par rapport à eux : AUCUN ! Donc pas de généralité sur l’accent parisien svp. On parle avec la même prononciation qu’à Rennes ou Nancy, à quelques mots après.
Exactement. Quand on nous entend parler, on sait tout de suite qu’on vient de la région dont tu parles. (Même si on ferait mieux d’aller voir sur place si les gens au fin fond de la Touraine ou de la Bourgogne parlent exactement comme à Paris…) Si les différences géographiques au nord de la Loire s’estompent, c’est simplement parce que l’influence de Paris s’étend… Peut être devrait-on trouver une autre appellation que « accent parisien » qui devient de plus en plus maladroite.
Et que le français de Paris soit la norme ou pas, ça ne change rien: une norme, c’est aussi une variété d’une langue, donc un accent!
On peut perdre l’accent. On peut également l’attraper involontairement, J’en connais quelque chose après presque deux ans passés en Lorraine .
Je trouve qu’en France on a généralement le même niveau de langage qu’on vienne d’un petit village ou d’un quartier parisien huppée. C’est beaucoup moins évident dans un pays comme le Royaume-uni ou le vocabulaire utilisé trahit tout de suite votre classe sociale.
En Allemagne aussi je trouve que les différences d’accent se gomment de plus en plus, du moins à un certain niveau.
On ne reconnait plus forcément les bavarois dès qu’ils ouvrent la bouche (à part à quelques expressions « locales »).
Le Hochdeutsch et l’accent de la télé prennent de plus le pas.
Evidemment pas au fin fond des campagnes.
Avant je trouvais que c’était plus l’apanage de la France de gommer les accents à tout prix ! non ?
Oui, c’est vrai que les accents locaux s’etompent également en Allemagne, il y a tout récemment encore eu une étude à ce sujet; par contre, un léger accent, cela reste. Je crois savoir repérer quelqu’un qui vient de la Bavière, même si celui-ci prétend parler du Hochdeutsch. Ce qui s’entend aussi très nettement, c’est – comme l’a désigné Schiller – la classe sociale. Quand on entend parler des élèves dans le train p.ex., on devine facilement s’ils vont au Gymnasium ou à la Hauptschule.
Dans le cas de Calogero, ce n’est pas franchement faux, car Calogero est italien et en italien on dit bien CaloDgero. Ceci dit, les médias déforment à volonté les noms même quand il n’y a aucune bonne raison de le faire, donc je rejoins plutôt ta critique. (Mon préféré : Anna Politkovskaya. Je n’ai presque jamais entendu un journaliste le dire correctement)
Ben non, comme le dit ton lien : l’accent parisien, c’est Arletty ! Mais c’est clair que c’est envoie de disparition, même si je l’entends de temps à autres à la radio. Tout comme l’accent lyonnais, que j’ai la chance d’entendre en florilège dans ma famille (mais presque nulle part ailleurs). Tout ça est dû au brassage de populations dans les grandes villes : il n’y a pas beaucoup de Parisiens à Paris, pas beaucoup de Lyonnais à Lyon, et comme j’ai pu le constater lors de deux séjours sur les 6 derniers mois, vraiment pas beaucoup de Toulousains à Toulouse…