En ces temps où on parle beaucoup de télétravail , et pour cause , je viens de constater que dans de nombreuses interviews , nombre de germanophones utilisent l’anglicisme "home office ".
Quelle est , pour vous , l’expression la plus fréquente ? Telearbeit ou bien home office ?
Merci d’avance pour votre réponse.
Il me semble que l’expression « home offfice » serait la plus répandue, vu les résultats sur internet et vu l’habitude qu’ont les Allemands de préferer les expressions anglo saxonnes toutes faites dans le monde universitaire ou commercial à vocation internarional, comme par exemple « co-working space » à mon université, et je pourrais en citer beaucoup d’autres.
Après, Telearbeit peut être aussi utilisée .
provinz.bz.it/verwaltung/per … arbeit.asp
A part ça, j’ai toujours cru que le Home Office était le ministère de l’Intérieur britannique. Et le Foreign Office les Affaires étrangères. Mais je suis assez vieux jeu…
Ah oui, anglicisme omniprésent, je confirme.
clairement home office. de même que home schooling, home learning, social distancing, stay home it could save lives… devra-t-on compter la langue allemande parmi les victimes du coronavirus ?
J’ai l’impression que ces termes anglais sont employés par le monde économique et surtout les médias depuis peu. La semaine dernière encore, on parlait allemand normalement à propos des arrangements dus à la crise sanitaire. Hier encore dans un mail, une collègue a écrit Fernunterricht, pas home schooling. Les germanophones ne sont en général pas très surs du sens exact des mots anglais et anglicismes, donc dans la vraie vie, les mots allemands descriptifs et sans ambiguïté restent très employés.
Il y a à mon humble avis une assez grande différence entre la langue des médias et la langue des adultes. Les anglicismes ne passent pas vraiment, ils planent un temps et repartent assez vite. Chez les élèves, on a une inquiétante tendance à une sorte d’élitisme anglo- ou plutôt américanophile. Il y a un sorte de statut social à montrer de l’anglais, juste ou faux, comme d’autres montrent leur Rolex. C’est assez inquiétant car il y a une vraie perte de précision dans l’expression même à l’écrit. J’ai maintenant une quinzaine d’années de recul pour m’en rendre compte au lycée. Les médias, c’est perdu d’avance, les journalistes ne savent pas parler. Reste à voir les dommages sur le long terme.
donc les allemands disent « hamsterkaüfen »…alors que nous n’avons pas de mot tout fait pour ceux qui font des réserves à n’en plus finir…
mais nous on a Télé-travail… un mot français… et eux ils ont simplement Home Office…
1 partout… balle au centre ! (pour une fois que l’on emploie un mot français ! )
J’ai oublié Lockdown aussi
Et on n’oubliera pas la ministre de l’économie autrichienne qui a dit qu’elle lançait un « emergency call » et dans la phrase d’après, que la situation devait être un « wake up call »
Cela dit, tu as raison, Elie, la langue des médias n’est pas la langue de l’Allemand moyen. Je crois que c’est en Italie que des linguistes avaient démontré que les médias utilisaient nettement plus d’anglicismes que les Italiens dans leurs communications quotidiennes. Ca ne m’étonnerait pas qu’on retrouve une situation similaire en Allemagne, en Autriche et surtout en France.
D’accord aussi sur les anglicismes employés par les jeunes, la plupart des termes du langage des jeunes actuel ne sont en fait que des anglicismes. Pour beaucoup d’adolescents, il est difficile de faire une phrase en allemand à l’oral sans y glisser un mot d’anglais.
Les anglicismes ne restent pas vraiment dans la langue des adultes qui ont clairement quitté la fac. Pour les plus jeunes, je trouve leur langue très anglicisée, mais c’est un peu du n’importe quoi. Ils ne connaissent visiblement pas toujours le sens exact en anglais. Mais c’est un phénomène classique. Ils répètent ce qu’ils entendent dans leur musique de m***e sans se poser de question. On verra si leur allemand en souffrira à long terme. Mais je maintiens que les Allemands adultes finissent par se rabattre largement sur les termes allemands qui on un sens transparent et clair.
Evidemment, les Hipsters et autres goldenboys qui font leur numéro de kékés ridicules habituels, eux, ils mettent des anglicismes dès qu’ils entendent un dans les parages. Ça leur passera.
Amusant mais je viens justement d’avoir une longue conversation téléphonique avec une amie munichoise qui habite à Berlin . Elle est, chef de projet chez la maison d’édition Pons et va entrer dans la cinquantaine. Et justement évoquant sa situation, elle a parlé de hamsterkaufen, de home office, et de whirlpool et je vous passerai le détails de notre conversion entre amies
Nous avons beaucoup aussi parlé des anglicismes dans la langue allemande. Il se trouve que le monde du travail allemand, du moins dans le tertiaire et chez les cadres est très anglicisé. Et Heimarbeit même si c’est encore très employé a moins la côte que Home office.
flatten the curve
worst-case-szenario
on aura bientôt de quoi éditer un « Corona-Wörterbuch der Anglizismen »
Puisqu’on parle de l’évolution de la langue : le virus, à force d’être dans toutes les bouches, est en train de changer de genre. Au départ, ce qui était « das Virus », conformément à son origine latine (neutre), devient de plus en plus « der Virus » (masculin), même dans la bouche de scientifiques, sans doute parce qu’en allemand, les termes en « us » sont perçus comme masculins.
Et l’on constate aussi une mutation de « Coronavirus » à « Corona » simplement.
A propos « Corona », faudrait bien que je l’essaie un jour, je n’en ai jamais bu. Mais peut-être serai-je déçu, ayant déjà un arrière-goût amer a priori.
Et à propos de « worst case », j’appelle ça en français le « saucical », une contraction de « sauciflard-calendos », la traduction de l’allemand « Wurst-Käse ». Quand on est confiné, on se distrait comme on peut.
Une émission en allemand très humouristique mais très critique avec des sous-titres en allemand. On y parle « home office » « home shooling », papier toilettes, et un clin d’oeil à notre pays où les codoms et le vin serait épuisé, les SDF mis en quarantaine chez eux, nous devons nous même planter les asperges parce que les Polonais ne viendront plus, Pina corana füe alle, la courbe des comportements imbéciles qui augmentent plus que celle des personnes atteintes du Coronavirus etc… Bon divertissement, malgré cette triste période
Dans l’émission de vendredi dernier, il y avait une EXCELLENTE contribution sur l’école. En version courte:
- Et maintenant un message du syndicat des enseignants: " Chers parents d’élèves, vous nous connaissez, mais si, rappelez.vous la réunion parents-profs, nous sommes les gens à qui vous passez votre temps à expliquer comment faire leur travail. Et bien vous avec maintenant l’occasion dans les deux mois à venir, de nous montrer comment on doit faire en gardant vos gamins à la maison. Vous verrez bien si Kevin-Gustave est surdoué et si Léonie-Sidonie est si calme et adorable que vous le pensiez. Peut-être même que Jenifer-Chantal comprendra les maths quand c’est vous qui expliquez ? Allez, bon courage, ,montrez-nous comment on fait !"
En fait je pense que les profs vont bientôt créer des cours à distance pour apprendre aux parents à enseigner en gardant leur calme…
Kevin-Gustave et Jenifer-Chantal, dis-moi des noms pareils c’est de la blague?? ou, les pauvres enfants
Ce n’est malheureusement pas une blague, ces noms. Il y a pire. De toute façon, il y a longtemps que l’on dit que Kevin n’est pas un prénom, c’est un diagnostic.
@ Elie
Je vois que les choses n’ont guère changé depuis le temps lointain où , mon épouse et moi , nous exercions , elle en anglais et moi en allemand.
EDIT :Ah ! Les beautés du télétravail !
dans ta dernière vidéo Michelmau, à 2 : 12 minutes ils parlent de Lagerkoller (j’utilise les sous-titres automatiques pour mieux comprendre), c’est quoi Lagerkoller ?
Koller, c’est piquer sa crise.
Lagerkoller, c’est quand on en a marre d’être enfermé ou confiné.
Le mot « colère » a la même origine, de même que « choléra », du grec « kholê », la bile. Hitler piquait souvent des crises de fureur, surtout à la fin. (v. le film « La chute »)