L’escroquerie au mariage ne semble pas être un monopole masculin, comme il ressort d’une affaire d’escroquerie au mariage où est intervenue dernièrement la préfecture de police de Bozen en qualité d’interprète et d’intermédiaire entre la police d’Aix-la-Chapelle et la police d’Imperia, en Ligurie.
La police allemande ayant eu vent qu’une ressortissante allemande soupçonnée d’escroquerie au mariage séjournait sur le littoral méditerranéen, elle s’est adressée à la police de Bozen (le Sud-Tyrol étant bilingue) pour contacter les autorités d’Imperia et faire procéder hier à l’arrestation de la dame en question. La police allemande a demandé l’extradition.
Et là, je suis bien embêté. Si l’on dit couramment « un escroc au mariage », quid quand l’auteur est du sexe féminin? Une « escroque »? En italien, la question ne se pose pas, bien qu’il n’y ait pas photo! (truffatore/truffatrice matrimoniale), en allemand Heiratsschwindler/in. Ah, notre belle langue n’est pas gâtée pour la parité!
Dans le langage courant, on dit une escroc, tout simplement. Sinon, il faut garder un escroc même pour une femme, comme un monstre. Je ne pense pas qu’il y ait de forme officielle au féminin, il n’est pas dans la liste de l’académie qui ne s’est posé la question que pour les mots à connotation positive. La féminisation, ça ne vaut que dans un sens en français… sans commentaire.
Merci Elie. On assiste ces derniers temps, surtout à la TV suisse (la « cheffe » du département XY) à de telles horreurs langagières (la procureure!), que j’en suis tout confus.
Et pour une femme pasteur, ce serait une pasteure, une pasteuse, ou au mieux, une pastoresse? (ce qui me rappelle les emmerdeuses, emmerdantes et emmerderesses de ce cher Georges Brassens )
Féminisme, que de crimes et d’horreurs on commet en ton nom…
P.S. Dommage pour le monstre… Une « monstresse », ça me plairait bien… Mais tout espoir n’est pas perdu, comme disent les Hongrois: « lesz, lesz, lesz… »
Personnellement, je m’en fous de la politique linguistique des uns et des autres. Je prends acte et je parle comme je veux.
Mais ce qui ne me rend pas du tout indiférent, c’est que cette féminisation est linguistiquement impossible à mener jusqu’au bout. La langue s’y refuse, et ce n’est pas la politique qui y changera quoi que ce soit. On ne peut pas manipuler la langue comme ça en arrange certains à un certain moment de l’histoire. Je ne le permettrais pas aux machistes traditionnalistes royalistes, je ne le permets pas non plus aux féministes libérales réformatrices.
Tant que tout le monde dira « cette femme est un monstre », je dirai « cette femme est un escroc »… et « cette femme est un bon président ».
Je n’ai jamais entendu le mot « escroc » au féminin! Je pense qu’il faut le laisser au masculin ou faire comme Elie « cette femme est un escroc » si tu veux préciser…
Certains mots ne peuvent avoir 2 genres… même si c’est une femme, on dira toujours « le facteur est passé ».
Ha, je croyais que factrice existait
Tout existe.
Avec tous les néologismes d’aujourd’hui, oui tout est possible… Mais en tout cas je préfère croire mon dictionnaire
On constate la connerie ambiante et on continue d’écrire comme on a l’habitude de le faire!
Je pense qu’on dit aussi factrice, mais quand on dit « le facteur est passé », il s’agit plus de dire que le courrier est arrivé que de préciser que Madame XY a bien fait son travail Souvent d’ailleurs, on ne le voit pas, alors on ne sait pas s’il s’est agit d’un homme ou d’une femme. Et dans ce cas, n’en déplaise aux féministes, le masculin prime.
Quant à l’exemple avec président, le féminin « présidente » ne me choque pas du tout, et je pense que je l’emploierais tout naturellement. De même que la ministre. Alors que d’autres, la maire ou l’écrivaine par ex, me semblent trop peu naturels…
Sinon, on parle de la féminisation des noms, mais à quand la masculinisation ? Je réclame une forme masculine pour « la sentinelle » (qui est d’ailleurs assez rarement une femme), ainsi que pour « la victime ». Si on veut la parité, autant la vouloir jusqu’au bout.
ça me rappelle le temps où j’étais la recrue nebenstelle (qui plus est dans l’institution la plus macho du monde!)
le grand muet ?
Je pense que contrefactrice existe, non ?
ravie de voir que je ne suis pas la seule à être choquée quand je lis, au détour d’un magazine…
Une AUTEURE à succès…
je trouve cela d’une débilité à frémir ! Que l’on appelle Marguerite Duras un auteur, ou une auteure (beurk !!!), cela n’enlève rien au super écrivain (écrivaine ?? ) qu’elle était…
d’ailleurs… Je continue à dire … Madame LE Maire… par exemple …
ou bien Madame LE Docteur … jamais une femme médecin ne m’a reproché de ne pas l’appeler « Madame la Doctoresse » !!
ce genre de changement est bien inutile…
(au passage… Une femme pompier… c’est une sapeuse-pompière ?? )
le grand muet ?
En effet
Bon, chez nous, les Helvètes, elle était plutôt petite (et plutôt transparente…), ce grand muet…
Facteur / factrice existe dans le sens de fabriquant.
Je vois qu’en matière de langue, vous êtes conservateurs ici. (Moi, en ald., j’emploie la majuscule intérieure I partout, bien qu’elle ne soit pas officielle.) L’Academie peut se reposer sur vous!
Il manque un smily qui dort!
Je vois qu’en matière de langue, vous êtes conservateurs ici. (Moi, en ald., j’emploie la majuscule intérieure I partout, bien qu’elle ne soit pas officielle.) L’Academie peut se reposer sur vous!
Il manque un smily qui dort!
J’ai même remarqué que tu écrivais « quelqu’unE » en français… alors que ça n’existe absolument pas
Malheureusement, chrère Cri-zi, on ne peut pas forcer la langue. De toute évidence, certaines créations féministes ne passent pas du tout, qu’on soit conservateur ou progressiste.
tu as mal regardé.
Facteur / factrice existe dans le sens de fabriquant.
Exact ; mais personnellement je ne l’ai rencontré que dans le contexte de la musique (facteur d’orgues, notamment).
Facteur était autrefois utilisé dans un sens plus général d’intermédiaire, de commis (facteur des Halles). Dans ce sens, il n’est plus resté que le préposé à la distribution du courrier, le facteur des postes, personnage oh combien éminent de l’imagerie populaire!
@ cri-zi
Dernièrement, pour parodier cette facilité allemande d’exprimer la parité, j’ai ouvert une séance en ces termes: « Liebe Mitgliederinnen und Mitglieder, cari membrane e membri » (respectant ainsi, en italien, la fonction physiologique )
On peut aussi rendre la parité M/F par « Mitglied » et « Ohneglied ».
Il manque aussi au tableau (mais elles dorment, les féministes allemandes! ): « Liebe Mitmenschinnen und Mitmenschen »
Il y a un fait linguistique en français qui ne souffre aucune manipulation politique : le genre grammatical du substantif signifiant une fonction est masculin ou féminin indépendamment du sexe de l’individu. Il se trouve que ce fait linguistique est inexistant en allemand, mais le système lexicographique allemand n’a pas à avoir une influence sur le français. Le travail de l’académie qui a mené à la clarification des noms de profession et le refus de la manipulation politique de l’orthographe vient de la commission du dictionnaire de l’académie… qui est présidée par Hélène Carrère d’Encausse, que l’on ne peut vraiment pas accuser de concervatisme antiféministe.
L’académie est beaucoup moins concervatrice que sa réputation. Elle a proposé des changements orthographiques qui n’ont jamais été acceptés par personne. C’est l’académie qui se bat pour le changement de certains accents afin qu’ils correspondent à la prononciation actuelles (événement/évènement en étant la figure de proue) et la suppression de phénomènes orthographiques illogiques (le -ll- d’imbécillité, par exemple). Même les accents circonflexes sans fonction distincive disparraissent dans les recommendations de l’académie, et personne ne suit l’académie en France.
Alors on ferait bien de se méfier de ses réflexes politiques pavloviens quand on parle de grammaire. re-:evil: