La métaphore de la chair labourée en sillons est classique et peut être rendue telle quelle en français.
Le choix des termes n’est pas innocent ici. Il y a un crescendo, que le dictionnaire rend malheureusement d’une manière très imparfaite! (le dictionnaire n’est pas toujours ton ami, surtout pour une traduction littéraire! ).
Voyons un peu ce que signifient exactement ces termes, à l’aide du verbe correspondant:
Falte = falten. Plier. Si je plie une feuille de papier, le pli sera généralement net, formant une incision sans rebords.
Runzel = runzeln. Die Brauen runzeln, froncer les sourcils. Là, le relief devient plus accidenté et boursouflé. Regarde-toi dans la glace en fronçant les sourcils. Tu vois des bourrelets, se former, le front se plisser.
Pour garder cette image d’une chair tourmentée et labourée par les ans et la vie, je pencherais pour « De toutes parts sont venus les rides et les plis », et je continuerais littéralement avec la métaphore des innombrables sillons que trace et retrace sans cesse la charrue.
Pour les objets bizarres de l’antiquité ou du monde rural, il est beaucoup plus rapide de faire une recherche images sur internet et tu nommes ce que tu vois comme tu le sens.
je sais bien que Schultern veut dire épaules mais à priori, si un truc comme ça me fonce droit dessus, pour l’éviter, moi, je « baisse la tête ». ou alors je « me penche en avant »
mais j’y pense : on ne dit pas : « renfoncer les épaules » ? je ne les ai pas dans le Robert ni dans le Larousse mais je mettrais bien une option sur cette expression-là, quand même.
Hmm… dans le contexte - Brecht, non? - je ne vois pas immédiatement un évitement mais juste l’expression de résignation et de grande fatigue.
Je m’imagine un mouvement de « relache » qui est contraire au « garde à vous » (tête haute, poitrine avant, épaules « derrières »… etc *) du guerrier fier et actif.
Cela dit, le verbe est assez rare!
*« Kopf hoch, Brust raus » ← expression consacrée en allemand (militaire) pour cette position « tendue ».
Non, blague à part, ça colle bien, on fait chauffer la colle avec ce verbe festschmieden, l’image est très forte, je n’avais jamais lu qu’Ulysse eût enduré un tel supplice, comme tu vas le voir!
Bon, il se met des boules Quiès dans les oreilles, comme n’importe qui, mais ensuite, il dépasse le Christ en raffinement! Le Christ se contentait d’être cloué, mais là, on travaille à chaud, et ça tient bien!
En effet, l’idée principale est la forge, le fer travaillé au feu, pour attacher monsieur! Comme si des liens ne suffisaient pas!
L’image est à peine supportable pour les âmes sensibles. Ceux qui ont vu ferrer un cheval sauront de quoi je parle. Le bruit et l’odeur, aurait dit Chirac.
En français, l’image perd de sa force. On ne peut pas attacher quelqu’un au mât en forgeant. On l’enchaînera, tout simplement, si l’on veut garder l’idée du fer. Mais festschmieden implique toujours une idée de travail à chaud.
S-M pour la version, et Sade pour le thème! C’est avec ça qu’on forme des spécialistes!
Mais… dernière version?
Dommage, on faisait une bonne équipe, tous les deux!