@Mislep : ahah ça j’avais pas manqué… Et sûr à Vienne je reviendrai …
Je m’arrête juste sur le nom d’ Otto Wagner, un nom indispensable à connaître si l’on parle d’architecture et de Vienne
…
Bon maintenant c’est l’Euro…
Aujourd’hui, un lieu tout particulier. Le « Friedhof der Namenlosen » (cimetière des anonymes). Situé à l’extrême sud-est de la ville, entre la zone industrielle du port fluvial d’Albern et le Danube, il n’est pas facile d’accès.
Ce cimetière accueille les dépouilles d’anonymes morts noyés dans le Danube. Son histoire remonte au 18è siècle, alors qu’un village de pêcheurs se situait sur les lieux. Ces pêcheurs avaient pour habitude d’enterrer les cadavres que le Danube leur apportait régulièrement. Jusqu’en l’an 1900, 478 personnes furent ainsi enterrées. En 1900, on trouva un lieu plus idéal et mieux protégé. De plus, le conseil municipal mit la main à la poche pour fournir les cercueils. Jusqu’en 1931, 82 nouveaux corps furent enterrés dans le cimetière que l’on peut voir aujourd’hui. Une chapelle a été construite en 1935; des messes s’y tiennent régulièrement.
En 1940, l’activité du cimetière s’arrêta. Géré depuis les années 30 par la famille Fuchs, il accueille 102 tombes. La plupart sont anonymes; certains cadavres ont retrouvé leur identité mais ont été laissés au cimetière, soit faute de proches connus, soit conformément au souhait des proches retrouvés.
Très émouvant.
ah oui… ça doit faire bizarre en même temps de voir des tombes sans noms…
Tu dis « géré » par la famille Fuchs… et je vois que c’est bien fleuri. Ca doit prendre du temps et de l’argent. Ils sont bénévoles ou rémunérés ?
Bénévoles.
Les photos ont été prises peu après le dimanche de la Toussaint où une cérémonie particulière est organisée en coopération avec l’association des pêcheurs. Une gerbe est déposée sur un petit bateau lâché sur le Danube en mémoire des morts du fleuve. C’est aussi l’occasion d’une messe et de dépôts de fleurs sur les tombes.
A noter aussi que le lycée professionnel d’horticulture du 22e arrondissement fait don au cimetière des bouquets réalisés par les étudiants lors des examens.
friedhof-der-namenlosen.at/?p=199
Deux belles initiatives !
Eh bé, chapeau !
Aujourd’hui, le quartier de Gersthof. Quartier du 18e arrondissement, il se trouve en périphérie est des zones urbanisées de Vienne. Commune indépendante, elle fut rattachée à Vienne en 1892. A cette époque, l’urbanisation de la commune avait déjà bien commencé: Gersthof était en effet passé de 308 habitants en 1822 à 3984 en 1890. Ainsi le quartier actuel se trouve-t-il très marqué par l’architecture du 19e siècle aux belles façades imposantes. On en trouve de beaux exemples dans la rue principale du quartier, Gersthofer Strasse, ainsi que sur la Bischof-Faber-Platz (où se trouve aussi l’église néogothique) ou encore dans la Herbeckstrasse.
Autrement, Gersthof est un quartier viennois typique: une grande rue qui concentre la plupart des commerces et autres activités du quartier, et des rues alentours trèèèèèèès calmes…
A l’approche de Noël… une mosquée!
La mosquée de Vienne, ou plutôt « islamisches Zentrum » n’est en soi pas particulièrement exceptionnelle, bien qu’elle constitue un exemple assez rare d’architecture « exotique » à Vienne. Inaugurée en 1979 au bord du Danube, financée et gérée encore aujourd’hui par l’Arabie Saoudite (« un daesh qui a réussi » ), elle se caractérise par un minaret haut de 32m et une coupole de 20m de diamètre.
Elle est aussi l’occasion de s’intéresser à la présence musulmane en Autriche: 600.000 membres, communauté religieuse reconnue officiellement par l’Etat autrichien depuis 1912. Malgré cela, l’islamisches Zentrum fut la première mosquée construite avec minaret en Autriche (territoire actuel). Seules trois autres ont suivi: Telfs (Tyrol) en 1998 avec ajout du minaret de 15m en 2006, Bad Vöslau (sud de Vienne) en 2009 et Graz dont la mosquée, qui comporte un minaret de 22m attend son inauguration prochaine. Les musulmans d’Autriche disposent en outre de nombreux lieux de culte plus petits et moins voyants un peu partout dans le pays, le plus souvent intégrés dans des centres culturels nationaux (Bosniaque, turc, albanais etc.)
En Autriche, comme dans d’autres pays, la construction de minarets, et plus généralement de mosquées, s’attire les foudres de l’extrême-droite qui n’hésite pas à lancer des campagnes d’un goût douteux pour tenter de contrer les différents projets: le minaret de Telfs dut ainsi être raccourci, et l’annonce du projet de mosquée à Graz en 2010 eut pour réaction la création d’un jeu vidéo intitulé « Moschee baba » dont le but était de détruire le plus de mosquées possibles…
Quant à la plus célèbre mosquée de Vienne, sur la Karlsplatz, on avait ressorti la semaine dernière un article de la « Tagespresse », le journal en ligne le plus sérieux d’Autriche, où le chef de file de l’extrême-droite Strache demandait en juillet la démolition de cet édifice. Les réactions des lecteurs étaient conformes aux attentes : « démolir », « faire sauter ». Comme quoi la masse imbécile est toujours prête à marcher sans réfléchir deux secondes.
Mais sinon, j’ai beaucoup apprécié le marché de Noël de la Karlsplatz, où les enfants pouvaient s’ébattre dans le foin, à défaut de neige, et laisser libre cours à leur imagination pour construire.
Aujourd’hui, le « Wohnpark Alt-Erlaa ». Qui est déjà allé à Vienne et est monté sur les hauteurs pour admirer la vue, a sans doute remarqué vers le sud d’énormes blocs de HLM. Il s’agit donc du « Wohnpark Alt-Erlaa », situé dans le 23e arrondissement.
L’ensemble s’étend sur une surface de 240.000m², comprend 3 rangées de blocs de chacune 400m de long. Les blocs allant d’une hauteur de 73,6m à 85,1 se composent de 23 à 27 étages. Environ 9.000 personnes habitent ce « Wohnpark ». Le qualificatif de ‹ park › s’explique par le fait que les espaces entre les rangées de blocs sont aménagés en parcs.
La cité dispose de nombreuses infrastructures permettant aux habitants de se livrer à diverses activités sans en sortir: piscine (notamment sur les toits, visibles sur google earth), centre commercial, église, gymnase, école primaire, divers cabinets médicaux etc. A noter aussi les balcons des étages inférieurs plantés d’arbres et transformés ainsi en mini-jardins.
Rapport à ce dont on a l’habitude en France… ça a l’air vachement beau pour des HLM ! Ce sont vraiment des quartiers modestes ?
Je ne dirais pas que les cités nouvelles comme Alt-Erlaa ou Seestadt, que j’ai visitée dernièrement, soient des quartiers « modestes ». Ce sont des quartiers excentrés (à partir du 21e arrondissement, c’est la pampa, avec les batailles napoléoniennes outre-Danube, Aspern, Essling, Lobau, ou, en l’occurrence, le 23e, au sud) reliés au centre par des prolongements récents de lignes de métro existantes (U2 pour Seestadt, U6 pour Alt-Erlaa). Sinon, rien de comparable, à part la situation par rapport au centre, avec par exemple Vaulx-en-Velin, Rillieux ou Les Minguettes.
Les quartiers modestes sont plutôt dans les zones urbanisées, traditionnellement près des gares, après la « Ceinture », ou dans les zones industrielles comme Simmering ou Floridsdorf),généralement à forte proportion d’immigrés : 2e, 3e, 10e, 11e, 12e, 15e, 16e, 20e et 21e arrondissements (Leopoldstadt, Landstrasse, Favoriten, Simmering, Meidling, Rudolfsheim-Fünfhaus, Ottakring, Brigittenau, Floridsdorf).
Ca me fait un peu trop penser aux "marinas pieds dans l’eau " de la Grande Motte "…en plus gros.Pas trop ma tasse de thé.
Pour une fois, je suis d’accord avec la presse américaine, en l’occurrence le « New York Times », qui décerne la palme de l’endroit le plus affreux de la planète à la Matzleinsdorfer Platz de Vienne (5e/10e arrondissements). Comme j’ai habité dans le coin il y a 40 ans, je ne peux qu’applaudir, et je pense que Mislep abondera aussi dans ce sens :
dietagespresse.com/new-york-time … -der-welt/
Accessoirement, le même journal classe au 2e rang des endroits les plus affreux d’Autriche (57e rang mondial) la gare d’Eisenstadt. Là, je trouve que c’est exagéré. Lors de la construction de la ligne d’intérêt local Sopron-Pozsony (aujourd’hui Bratislava) à la fin du XIXe siècle, personne n’aurait pensé que la petite bourgade endormie de Kismarton deviendrait la prestigieuse capitale du land autrichien du Burgenland. C’est une petite gare typiquement hongroise, qui pourrait aussi bien se trouver en Russie subcarpatique ou au fin fond de la Transylvanie, et qui fait franchement bel effet après avoir gagné quelques couleurs lors de son ravalement.
upload.wikimedia.org/wikipedia/ … -Bf-02.jpg
Mais ils ont décidément rien à faire pour occuper leurs journées, ces Américains ?
Même la Matzleinsdorfer Platz ça me semble exagéré, bon certes c’est pas beau, et avec le bruit et l’odeur, c’est sûrement encore moins beau, mais franchement, ça foisonne les lieux plus « affreux » que ça.
Disons que Matzleinsdorfer Platz n’a pas été gâté par l’évolution urbaine du quartier.
1- C’est un quartier en périphérie du centre-ville, le long de la Gürtel, marqué par les HLM.
2- La place est traversée par de larges voies de chemin de fer en hauteur, créant un large pont sombre, sale et bien tagué. En cela, Matz’ ne se différencie pas d’autres quartiers défigurés par les chemins de fer comme on peut en trouver un peu partout.
3- C’est aussi le croisement de plusieurs rues très fréquentées par les voitures: Gürtel, Triester Strasse mais aussi Gudrunstrasse et deux longues rues menant vers le centre: Reinprechtsdorfer Strasse et Wiedner Hauptstrasse. Bref, aujourd’hui l’endroit est plus un grand carrefour qu’une place proprement dit… D’ailleurs, il existe plusieurs passages souterrains pour faciliter la traversée de la place.
4- Enfin, pour ne rien arranger, la partie sud est occupée par un cimetière (protestant) dont on peut cependant noter la belle église.
Pour qui souhaiterait séjourner dans cet endroit désormais célèbre jusqu’aux Etats-Unis, il y a un hôtel directement sur la place…
S’ils trouvent que c’est l’endroit le plus moche de la planète, ils n’ont jamais été à Kassel…